Nutrition

Conseil généraux

Il est clairement démontré qu’un mauvais état nutritionnel augmente le risque de complications des traitements et diminue leur efficacité. Plus votre état nutritionnel sera bon et plus vous supporterez les traitements.

Vous n'avez pas faim pendant les chimiothérapies. Quels aliments devez-vous privilégier ?

Une alimentation riche en protéines doit être privilégiée, car en cas de perte de poids, la perte de masse musculaire est la plus marquée. Ceci doit se faire sans altérer le plaisir de manger.

- Des apports quotidiens en protéines proches de 1,5 g/kg de poids actuel (en cas d’obésité les apports doivent être calculés en fonction d’un poids correspondant à un IMC entre 25 et 29) permettent de limiter la fonte musculaire.

- Des apports de protéines au-delà de 1,5 g/kg ne sont pas plus efficaces.

- Un apport suffisant en énergie est aussi indispensable : 30kcal par kg de poids et par jour.

À titre d'exemple :

- 100 g de fromage blanc 20% : 80 kcal/8 g de protéines
- 2 œufs brouillés : 180 kcal/11 g de protéines
- 1 tranche de jambon de Paris : 60kcal/10g de protéines
- 1 steak grillé : 148kcal/22 g de protéines.

Faut-il jeûner avant les séances de chimiothérapie ?

Non. Il n’existe des preuves expérimentales que chez la souris. Il n’existe aucune preuve chez les patients atteints de cancer à ce jour. Des études sont en cours chez les patients non dénutris. En aucun cas le patient ne doit entreprendre un régime restrictif avant et pendant les traitements anti-cancéreux.

Devez-vous continuer votre régime durant le traitement ?

Non, il est préférable d'arrêter votre régime pendant les traitements du cancer. Tous les régimes peuvent être source de carence et de dénutrition en particulier en cas de cancer (sauf en cas de risque de décompensation de la pathologie causale : diabète, insuffisance cardiaque congestive).

Existe-t-il un régime particulier en cas de cancer de la prostate ?

Ce régime est appelé régime à faible teneur en polyamines. Les polyamines sont des molécules issues de la dégradation des protéines, et ils interviennent dans le contrôle de la prolifération et de la survie des cellules tumorales. Elles sont présentes dans de nombreux aliments. Un régime de ce type impose une surveillance diététique et médicale régulière. Il s’agit d’un régime expérimental dont il n’existe pas encore de preuve incontestable de son efficacité. Il peut donc être proposé à votre patient dans le cadre d’une étude évaluant son efficacité.

Conseils en cas d'effets indésirables

Il se peut, que certains effets indésirables digestifs apparaissent au cours de son traitement. Voici quelques réponses qui pourront vous aider à améliorer votre alimentation si l'un d'eux survient.

Que devez-vous faire en cas de diminution ou de perte d’appétit ?

Vous pouvez  :

- Fractionner les repas (5 ou 6 petits repas)
- Ne pas hésiter à grignoter et à manger ce qui lui fait envie
- Enrichir l’alimentation en calories (gras) et protéines :

- Rajouter beurre et crème fraiche aux purées et aux soupes
- Rajouter huile d’olive ou gruyère rapé aux pates et au riz
- Rajouter de la poudre de protéines dans les entremets, les soupes et les purées

- Composer de jolis plats (l’appétit vient aussi des yeux)
- Manger autant que possible accompagné. La convivialité du repas est stimulante.
- Garder une activité physique (au moins 30min de marche par jour) si son état le lui permet.

Exemples d’enrichissement de l’alimentation :

- Potage + pâtes, ou flocons de pomme de terre, ou crème fraîche, ou gruyère rapé, ou jambon blanc : 1bol (250mL), 100 kcal/5 g de protéines, 200 kcal/15 g de protéines.
- Purée + lait entier, ou beurre, ou crème fraîche, ou poudre de protéines ou gruyère râpé. 100g : 75 kcal/2 g de protéines, 130 kcal/8 g de protéines.
- Légumes + béchamel ou autre sauce. 200g : 10Kcal/0g de protéines, 100Kcal/4g de protéines.

Que devez-vous faire si vous prenez trop de poids après les traitements ?

Une prise de poids excessive au cours du traitement d’un cancer du sein ou du colon peut diminuer les chances de guérison. Vous pouvez :

- Prendre conseil auprès d’une diététicienne afin de bénéficier de conseils alimentaires  personnalisés.
- Privilégier les aliments à faible densité énergétique (fruits et légumes) et en limitant les aliments gras et sucrés.
- Augmenter de façon progressive l’activité physique (au moins 30min/jour).

En cas d’obésité, vous pouvez orienter votre patient vers un programme d’éducation pondérale.

Comment améliorer les troubles du goût ?

Diminution du goût (hypogueusie) : choisir des aliments au goût plus marqué (fruits et légumes murs…). Rajouter du sel, des épices.
Goût désagréable dans la bouche (métallique amertume…) : il n’existe pas de recommandations particulières, mais il doit privilégier les aliments qui lui semblent atténuer cette sensation désagréable (aliments gras ou sucrés par exemple).

Dans tous les cas :

- Entretenir une hygiène buccodentaire optimale.
- L’arrêt du tabac est recommandé

Comment devez-vous adapter votre alimentation en cas de nausées vomissements ?

Vous devez:

- Privilégier les repas froids ou à température ambiante (assiette anglaise ou nordique, salades, produits laitiers frais…).
- Fractionner les repas.
- Éviter de manger dans un lieu où a été préparé le repas afin de ne pas être incommodé par l'odeur des aliments.
- Éviter les plats trop épicés trop gras trop sucrés.
- Boire des sodas.

Comment devez-vous adapter votre alimentation en cas de mucite ?

Vous devez:

- Privilégier les repas froids (assiette anglaise ou nordique, salades, produits laitiers frais…).
- Prendre des boissons fraîches et plutôt à la paille.
- Éviter les plats trop chauds et les aliments secs ou fibreux.